Accéder au contenu principal

Julian Assange est enfin libre !

 

Un communiqué de PER A PACE que nous partageons!




Il va pouvoir retrouver sa famille, son épouse, ses enfants, son père, sa mère, son frère et ses proches, toutes celles et ceux qui ont fait partie de notre quotidien au cours de ces longues années. N’oublions pas que le journaliste le plus primé du XXIe siècle a été privé de liberté pendant plus de 14 ans dont 5 dans une prison de Haute Sécurité en Angleterre, de façon totalement arbitraire pour avoir dénoncé des crimes de guerre, de violation des droits humains, de corruption. 


Per a Pace, signataire de l’Appel de Paris, avec les militants associatifs, artistiques et culturels, s’est mobilisée depuis plusieurs années en Corse par des rassemblements, des communiqués, des appels, des courriers au Président de la République, aux élus, des projections de films (Hacking justice, Ithaka), mais aussi tout dernièrement l’inauguration symbolique de la Piazzetta à Ajaccio au nom de Julian Assange.


Il ne faut jamais renoncer.


Nous faisons nôtre ci-après le communiqué du Comité de soutien Assange :


Assange est libre !


Ce n’est pas tous les jours que l’on gagne un combat politique. Eh bien aujourd’hui, réjouissons-nous : Julian Assange est libre ! Le fondateur de WikiLeaks a résisté à 14 ans de persécution par Washington. Sa libération, même si elle est obtenue via un accord de plaider-coupable, représente aussi une victoire pour les idéaux démocratiques, en premier lieu le droit d’informer (et d’être informé).

Ce fut une réelle surprise, une excellente surprise, de celles que l’on n’oublie pas. Julian Assange a quitté la prison de Belmarsh à Londres lundi matin. Il y a passé 1901 jours dans une cellule de deux mètres sur trois, à l’isolement 23h/24.

Le journaliste australien a signé le 19 juin un accord de « plaider-coupable » avec le département de la Justice des États-Unis. Il encourait 175 années de prison, une peine conçue pour contraindre à la négociation, pratique courante outre-Atlantique. Des rumeurs quant à l’élaboration d’un tel accord avaient circulé, notamment en mars dernier, mais elles n’avaient pas été confirmées par les parties concernées.

La Haute Cour britannique a accordé à Julian Assange une libération sous caution et il a été conduit à l’aéroport de Stansted, situé à une cinquantaine de kilomètres de Londres. Il a ensuite pris un avion à 17h pour les îles Mariannes du Nord (avec une escale à Bangkok), territoire états-unien du Pacifique. Le choix de ce lieu proviendrait d’une exigence de Julian Assange de ne pas avoir à mettre les pieds sur le continent états-unien.

Il comparaîtra demain mercredi à 9h, heure locale – soit 1h du matin en France –, devant un tribunal fédéral dans l’île de Saipan. Selon l’accord conclu, Julian Assange devrait reconnaître une culpabilité partielle portant sur un seul des dix-huit chefs d’accusation qui le menaçaient – « complot pour obtenir et divulguer des informations relevant de la défense nationale » – et recevoir une peine de soixante-deux mois de prison, soit une durée de détention déjà couverte par les cinq années, deux mois et deux semaines d’enfermement à Belmarsh. Il devrait ensuite être formellement libéré et rejoindre l’Australie.

Les implications de la procédure de plaider-coupable restent à éclaircir, mais après presque quatorze ans de privation de liberté sous une forme ou sous une autre au Royaume-Uni (résidence surveillée, ambassade d’Équateur, Belmarsh), c’est une grande joie et un immense soulagement de savoir que Julian Assange va pouvoir regagner sa terre natale et retrouver ses proches. Il sera bientôt réuni avec sa femme Stella, magnifique de courage et de combativité, et leurs deux petits garçons, qui n’ont connu leur papa que dans un parloir de prison. Et puis bien sûr sa mère Christine, son père John, son frère Gabriel, et tous ceux qui lui sont chers.

WikiLeaks a déclaré que cette victoire était un accomplissement collectif. Le mouvement de solidarité mondial peut en effet être fier. La mobilisation des uns et des autres a permis d’instaurer un rapport de force qui a favorisé cette issue. Il est probable que l’administration Biden a estimé que le coût de la persécution d’Assange devenait trop élevé pour la réputation de Washington, a fortiori dans une année électorale. Peut-être aussi craignait-elle que les audiences d’extradition qui devaient avoir lieu les 9 et 10 juillet à Londres ne tournent pas à son avantage, même si les États-Unis auraient pu faire appel et ainsi prolonger le supplice.

Quoi qu’il en soit, la campagne d’information et de mobilisation a permis d’augmenter la pression, d’apporter de la visibilité à l’affaire, et ainsi de renforcer la position des négociateurs dans leur long bras de fer avec le département de la Justice des États-Unis.

Collectifs militants, associations, syndicats, médias, élus, artistes, etc., l’accumulation d’une multitude d’actions et d’engagements, dans le monde entier, ont épaulé l’équipe de défense juridique et contribué à faire advenir ce dénouement heureux. La lutte paie. Cette victoire montre qu’il ne faut jamais se résigner, qu’il faut combattre inlassablement, malgré l’adversité et les revers.

Julian Assange n’aurait pas dû passer un seul jour en prison, les États-Unis, aidés par certains alliés, lui ont volé quatorze ans de sa vie, cherchant à détruire sa réputation et sa voix. Un châtiment pour l’exemple, afin de dissuader les journalistes et lanceurs d’alerte qui seraient tentés de s’inspirer du travail de WikiLeaks. Mais Washington n’a pas réussi à réduire le journaliste le plus primé du xxie siècle à néant, malgré sa puissance et ses nombreux relais, notamment médiatiques (le bilan des manquements de la profession reste à faire).

Le Comité de soutien Assange et les soixante-cinq organisations et médias signataires de « l’Appel de Paris pour Julian Assange » ont œuvré en France pour convaincre de l’importance de cette cause. Il ne s’agissait pas seulement de sauver Julian Assange, victime d’une persécution implacable, mais de lutter pour le droit d’informer. Et donc d’être informé.

Plus fondamentalement encore, osons les grands mots, il s’agissait de combattre pour la vérité, la justice, la liberté, la connaissance.

Si nous avons réussi à libérer Assange, de quoi sommes-nous encore capables ?...

Le 25 juin 2024

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

A RIMIGNA LE RESEAU

 Découvrez le réseau A Rimigna pour les alternatives en Corse la lettre d’infos d’ A Rimigna / avril 2023 « Mon plaisir est encore d’accompagner le ruisseau, de marcher le long des berges, dans le bon sens, dans le sens de l’eau qui coule, de l’eau qui mène la vie ailleurs, au village voisin. Mon ailleurs ne va pas plus loin. …. Mais le pays natal est moins une étendue qu’une matière ; c’est un granit ou une terre, un vent ou une sécheresse, une eau ou une lumière. C’est en lui que nous matérialisons nos rêveries ; c’est par lui que notre rêve prend sa juste substance ; c’est à lui que nous demandons notre couleur fondamentale. En rêvant près de la rivière, j’ai voué mon imagination à l’eau, à l’eau verte et claire, à l’eau qui verdit les prés. Je ne puis m’asseoir près d’un ruisseau sans tomber dans une rêverie profonde, sans revoir mon bonheur... Il n’est pas nécessaire que ce soit le ruisseau de chez nous, l’eau de chez nous. L’eau anonyme sait ...

Un archipel, pour coopérer.

Utopia Corsica s’engage pour la création d’un archipel. Vous trouverez ci-après le fondement de la démarche. Des rencontres sont en cours en ayant pour objectif de préparer une première rencontre fin février autour d’un café citoyen et l’organisation d’un forum cet été ( fin juin).  Nous assistons à une montée sans précèdent des incertitudes et des menaces notamment en terme de dégradation de l'environnement et de régression sociale. Plus largement, nous assistons aussi à la guerre, la crise énergétique, la crise alimentaire ... et donc, au moins en partie, aux effets des affrontements géopolitiques. Concomitamment, nous assistons à la régression des idéaux humanistes et démocratiques et ce à l’échelle du monde. Et, en grande partie, la Corse n’échappe pas à cette réalité. Il y a d’un côté le système néo libéral basé sur la croissance illimitée et de l’autre le projet alternatif de société que nous voulons construire, le système que nous appelons de nos vœux. Et les motif...

Appel à manifester pour la Non Promulgation de la loi scélérate contre l’immigration le dimanche 21 janvier à 11h à la préfecture de Bastia, d’Ajaccio et de Calvi

Pour une Corse de la fraternité, contre la loi de la honte et contre l’extrême-droite La catastrophe n’est pas surgissement de l’inattendu, mais la continuation du pire, dès lors que personne ne trouve le moyen d’y contrevenir. Walter Benjamin . Nous – habitantes et habitants de Corse – qui sommes porteurs d’une large diversité d’idées, d’engagements et de professions – nous exprimons notre grande inquiétude après le vote de la loi dite « asile-immigration  ». Nous appelons à une mobilisation collective contre cette loi de la haine et de la division qui fait peser une menace sur le sort de nos semblables, étrangers ou immigrés, et donc sur la cohésion de notre société . Nous sommes toutes et tous témoins d’un des moments les plus dangereux de l’histoire de la république française.   Le poison xénophobe de  «  la préférence nationale  » est entré dans la loi. ELLE OUVRE LA PORTE AU PIRE. Cette loi, rédigée sous la dictée des marc...